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Ellie, juste Ellie.
30 juillet 2012

Pourquoi j'aime les frites ?

Je suis un porc. C'est ce que pensent mes proches. Je suis un porc, car j'aime le gras et je boude les légumes verts. Voilà, je suis un porc obèse.


Quelle honte, d'aimer cette espèce de gros féculent frit dans d'atroces souffrances dans des litres d'huile, alors qu'en me regardant dans ma glace, je devrais m'en vouloir d'être comme je suis et me ruer sur de bons haricots verts accompagnés de leur bonne tranche de jambon de dinde.


Non. Ce n'est pas possible. J'aime trop les frites pour les abandonner. J'aime tellement les frites que j'aimerais en être une pour me manger moi-même en cas de petite faim.

Et là, c'est le moment où un lecteur totalement normal m'imagine avec mes cinq bouées de graisse au bide, affalée devant ma télévision, un paquet de chips dans la main, la bouteille de deux litres de coca au bec et l'estomac aussi gros que ma tête.

Non.

Pourquoi diable est-ce que j'aime les frites ?

Pourquoi je ne suis pas comme ces filles, qui même si elles aiment les frites, savent dire "je ne mange au fast-food qu'une seule fois par mois et ça ne me manque pas trop, même si j'adore ça" ? En gros, pourquoi est-ce que je n'arrive pas à faire taire mon estomac, à être totalement contradictoire entre mes envies et ce que je dis aux autres, et à être l'altesse de l'hypocrisie en prétendant que "moi je vais me faire une bonne salade bien garnie parce que c'est bon et c'est meilleur pour la santé" ?


Je n'y arrive pas, car quoi qu'on en dise, la nourriture c'est mon amie. J'ai déjà essayé, d'imaginer mon hamburger se transformer en petite tête rouge avec des cornes qui me dirait "T'es contente de me manger mais moi je fais bien pire que de te manger : je t'engraisse, pauvre conne !". J'ai essayé de l'imaginer se transformer sous mes yeux en balance qui éclate sous mon poids. J'ai même essayé d'imaginer, sur mon Bun's, la tête de mon petit-ami barrée d'une grosse croix rouge. Comme si mon hamburger me prévenait qu'en le mangeant, j'allais me faire très prochainement larguer par l'amour de ma vie à coup de sms type : "désolée, ça marche pas entre nous, alors adieu, espèce de grosse truie qui ne m'a jamais excité parce qu'en fait je pensais à ta meilleure pote pendant qu'on b..." Et là, je lui dis STOP, à ce sandwich. Tais-toi sinon je vais te manger. Mais je continue à voir cette bouffe comme un ennemi qui me fera tellement de bien, sur le coup.


Pourquoi je croque dans mes frites, dans mes hamburgers, dans mes sandwich, dans mes chips, alors qu'eux-mêmes me conjurent de ne pas planter mes dents sur leur pauvre visage ?

Pour oublier qu'à cause d'eux, je suis moche. Non, je ne suis pas moche. Pourquoi ? Parce que j'ai eu de la chance, la chance que malgré tout le gras auquel j'autorise l'accès de mon corps, je sois même plutôt jolie malgré un corps complètement imparfait. C'est ce qu'il faut se dire, pour ne pas sombrer.

Parce que je sais que la nourriture sera toujours là, alors ? Les aliments que j'aime (certains ne sont même pas caloriques...) me font du bien au coeur. Je me dis que contrairement aux gens, la nourriture sera toujours là. Même si je détruis un hamburger aujourd'hui en le dévorant, c'est plutôt rassurant de penser qu'un hamburger que j'aimerai tout autant existera toujours le lendemain. Ca amène à perdre le contrôle de la quantité, de la raison. Alors qu'une personne dont tu profites, que tu détruis, ou même à qui tu ne fais rien de mal, peut t'abandonner à tout moment.

C'est pour ça que parfois, j'ose penser que j'aime autant mes frites que j'aime mon petit-ami. Les frites ne peuvent pas me larguer.

Oui, mais elle donne du bide.

Merde, que faire alors ?

Pourquoi j'aime les frites, si elles me font autant de mal que de bien ?

Mon copain n'est pas une frite. Ma mère n'est pas une frite. Ma mamie non plus. Mon chien non plus. Demain, ils peuvent disparaître, ils peuvent m'abandonner, et je n'aurais jamais deux mamans... Une frite sera toujours là demain. Où que tu ailles tu en retrouveras une qui te fera autant de plaisir.

C'est magique !

Je ne dis pas que c'est bien. Après tout, nous sommes des êtres sensés. Nous sommes supposés savoir raisonner, peser le pour et le contre, réfléchir.

Et en pesant le pour et le contre, finalement, je me dis que si les frites sont des amies pour moi, ce sont à elles, pour mon bien, de m'abandonner, de me laisser vivre ma vie. FRITES, laissez-moi. Disparaissez.

Et ainsi, je ne les revus jamais.

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Commentaires
C
Moi aussi j'aime les frites mais les frites me font du mal.
F
J'ai bien rigolé !!
B
Moi ,Mes amies, quand ils viennnent parfois ils me disent: AA ON A MANGER DES FRITES C TROP BIIIIENNN C TROP BON JADORE JADORE ! Mais c'est abuser, vous êtes des alcoliques hein. Oui, moi aussi j'aime les frites mais faut pas dépasser la limite quand même. --' //
B
Moi aussi, j'adore les frites !<br /> <br /> Encore plus depuis que j'attend un mini-moi ! C'est abusé ! J'en mangerai à tous les repas ! Youpiiii !
K
Tiens, ça c'est marrant, hier soir je pensais justement que j'aurais bien eu envie d'un bon hamburger et sa portion de frites bien grasses et bien salées ! (honnêtement je me dis ça à peu près tous les 2 jours et j'espère que j'irai au Paradis des frites, s'il existe...)<br /> <br /> ps : tu as raison, contrairement aux lâcheurs, la bouffe sera toujours là ! C'est certainement pour cela d'ailleurs qu'on (je) se jette dessus dès que le moral est dans les chaussettes.
Ellie, juste Ellie.
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