Pourquoi mon enfance fut carrément palpitante ?
Aujourd'hui, c'est nostalgie (in music only). Je me rapelle de ma tendre enfance (limite moelleuse). Oh que j'étais conne, que nous étions tous cons...
Pour commencer, tu me dis "enfance", je te réponds "plâtre". J'ai passé la plupart de mon temps le bras dans le plâtre (à partir du collège, la malédiction s'est levée, sans aucune raison). J'étais d'une fragilité osseuse complètement alarmante. Mes parents ont donc passé leur temps à me couper ma viande et à m'enfiler mes tee-shirt (j'ai hésité à en faire mes esclaves, mais j'ai préféré être clémente). J'ai dû occuper la moitié des chambres de l'hôpital de ma ville. Les médecins devenaient mes potes tellement je passais de temps là-bas. Et en plus, je crois bien que j'aimais ça parce que les petits plateaux repas avec confiture fraise sous plastique et petits pains, je trouvais ça trop merveilleux.
J'ai également eu les intestins troués. Bref, c'était la minute "on s'en fout".
On rembobine ?
Souvenir numéro 1 : l'horrible, ignoble, affreuse animatrice.
En maternelle et en primaire, un terrible mal sévissait, qui nous terrorisait tous. Dans un souci d'anonymat, je ne citerai pas son nom. Elle criait tout le temps, sa voix semblait avoir été crée dans ce but ultime : hurler. On bougeait un pouce, elle gueulait comme un veau, ce qui eut pour résultat un véritable régime de terreur. Elle m'a traumatisée durant une grande partie mon enfance, si bien que mon inconscient doit encore s'en souvenir. Petit souvenir visiblement marquant : j'avais reposé un livre dans la bibliothèque, mais pas du côté de la reliure... SACRILEGE DOWNLOAD. A peine l'avais-je reposé que je voyais une tâche informe se ruer sur moi.
Petite vieille *m'agresse* : Ellie, qu'est-ce que je t'ai déjà dit ? METTRE LE LIVRE A L' ENDROIT ! Si tout le monde faisait comme toi, ça ne serait pas une bibliothèque, on s'en sortirait plus, franchement ! Hein ! Tu m'écoutes ! tu m'entends ! HEIN !
Et ma grand-mère a surgi pour venir me chercher juste à ce moment-là, comme un miracle, un petit ange nu tombé du ciel. C'est ce jour-là, je crois, que j'ai commencé à croire en Dieu.
Souvenir 2 : l'admirateur pot-de-glue-extra-forte.
J'en avais deux, parce que j'étais une bombasse vous voyez. Celui qui m'a le plus marquée, c'est celui qui voulait tout le temps m'attraper pour m'embrasser (c'était d'un pénible, je vous jure). Un jour, le mardi gras, j'étais déguisé en libellule (parce que ma mère n'a tué personne pour le dernier costume de princesse, je ne lui pardonnerai jamais) et j'ai dû courir me raccrocher à la vie et aller me cacher derrière la maîtresse avec mon déguisement totalement absurde. Au final, ayant un an de plus que moi, il a quand même réussi à me choper en jouant de sa force et sa supériorité (le viol revisité par un CE1 innoncent mon cul). Sinon, le deuxième, il ne m'a pas plus marquée que ça. Il me courrait aprés au sens propre et figuré et ça s'arrêtait là. Mais le premier, je vous jure sur les yeux de mon nounours, il me traquait, façon psycopathe qui voulait boire mon sang et faire un rituel avec. Un jour, j'étais tranquille en train de manger ma clémentine à la cantine et lui, il se ramène comme une fleur (mais qui sent moins bon), tout souriant, il s'assoit à ma table et me taquine lourdement. Alors moi, je me lève et j'entreprends d'aller poser mon plateau pour m'échapper au plus vite. Mais une dame de cantine m'a total brisé mon délire.
Dame : Va finir ta clémentine ! Allea ouste, retourne à table !
Ellie en petite CP : Mais j'ai pas faaaim !
Elle m'a prise par les épaules et m'a faite rassoir en face de lui. Charmant. Hélas à l'époque j'étais encore un ange, encore gentille, encore pure et innocente, alors je n'ai pas cherché l'adresse de cette dame dans l'annuaire pour aller égorger son chaton roux, mais j'aurais dû y penser.
Souvenir 3 : L'amoureux transi.
Lui : Ce soir, rejoins-moi ici quand il fera nuit ! On ira à Cora et on te volera une bague...
Ellie : heu oui... d'accord.
Aucun de nous n'y a été, mais je trouve ça pas trop trognon en fait, le couple d'enfants kleptomanes.
Souvenir 4 : la fille effrayante.
Pendant deux jours entiers (trés traumatisants), j'ai cru que j'étais une sorcière (comme dans Charmed, aka LA série de mon enfance), que des démons me mangeaient le cerveau et que j'allais mourrir dans mon sommeil. Et tout ça, à cause d'une fille plus vieille que moi, avec qui je traînais car j'étais carrément sans amis et que je puais le gaz. Donc bon. Elle m'a dit que si je voyais des lettres dans ma tête, c'était que les démons étaient prêts à me tuer. Du coup, aux toilettes je voyais plein de lettres tout partout, mais étrangement, aucun démon n'a défoncé la porte pour m'arracher à ma cuvette et me tuer. Résultat ? Pendant une semaine, j'ai harcelé ma mère pour laisser la lumière allumée la nuit. Ma gentille maman (ou plutôt ma maman qui n'allait pas laisser cette connerie lui alourdir la facture EDF) a même dû aller voir celle de la fille et lui péter la gueule, sinon j'aurai encore peur aujourd'hui. C'est peut-être rien pour vous mais pour moi ça voulait dire beaucoup.
Souvenir 5 : Les sources de mon égoïsme.
Je vous la fais courte, ma mère me sert mon riz et mon poisson (*vomis et réclame du McDo avec sa pancarte de SDF*) et moi je prends le beurre pour en mettre dedans, histoire d'apporter à ce maigre repas contraire à mes principes de goinfre un peu de matières grasses.
Papa : Quoi ? Qu'est-ce que tu fais ?
Ellie : beh... je mets du beurre dans mon riz. (Et je danse la valse avec un bébé panda, tu ne vois donc pas ?)
Ellie: Depuis quand ?
Papa : c'est le mien, c'est tout !
Ellie : Ton nom est écrit dessus peut-être !
Papa : hé oui !
Ellie : apprend à lire, c'est juste écrit "demi sel"...
Ellie : Maman ! Dis-lui que ce n'est pas SON beurre !
Papa : C'est le mien !
Ellie : Olalah il est à tout le monde !
Papa : Ah bon, il est aussi aux voisins alors ?
Ellie : Mais c'est pas possible çaaa ! arrête de faire exprès !
Au bout de trente minutes, j'ai enfin pu mettre du beurre dans mon riz froid (ce qui signifie qu'il n'a pas fondu et que par conséquent, c'était dégueu, voilà.) Il ne mérite même pas d'avoir du beurre, ce bougre égoïste.