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Ellie, juste Ellie.
19 octobre 2012

Pourquoi on ferait l'amour ?

 Couple-sexe-diapo-153642_L

 

 Un jour, mon petit-ami m'a dit ça. « Et pourquoi on ferait l'amour ? »
En trois ans, il a toujours eu des réponses plutôt similaires lorsqu'il s'agissait de me dire clairement qu'il avait autant envie de moi qu'un balai à brosse, mais ce jour-là, cet argument limite simpliste m'a faite tilter.
Et pourquoi on ferait l'amour ?

La seule chose que j'ai réussi à faire, c'est répéter sa question, yeux plissés, mi-dubitative, mi-fascinée.

J'avais 1001 raisons à lui soumettre, allant du « parce que l'orgasme ça calme la migraine », au « parce que tu m'obéis, point », en passant par « et si je te laisse aller dans mes fesses ? ». Et puis finalement, j'ai réfléchi plus en profondeur, plus sérieusement (enfin, presque sérieusement), plus dans le détail. Et il m'est apparu que pour moi, le sexe, c'est le ciment du couple. Ou les briques. Ou les deux. Bref, le sexe, c'est important.

Lorsque deux personnes sont parfaitement d'accord pour vivre dans l'abstinence, qu'ils se sentent mieux ainsi, je ne dis pas c'est voué à l'échec. Mais il suffit qu'un des deux partenaires voit le sexe comme quelque chose de nécessaire à sa vie, et tout de suite, le couple finira par en dépendre, à un moment ou à un autre.

Je vais vous parler de ma propre expérience (parce que je suis égocentrique, voyons) et ensuite j'irais davantage dans la globalité.

J'ai un copain qui est plutôt modéré, sexuellement. Lorsque je dis qu'il est modéré, ça signifie que les conversations coquines, les SMS pornos, les nuits entières de dépravation, faire l'amour deux fois de suite, tout ça n'est pas forcément son truc. J'en réclame, parfois, comme un chien aurait envie d'une gamelle, mais bien entendu, il refuse. Il n'a pas envie. Et je ne vais pas le forcer, parce que je ne suis pas non plus le genre à me contenter d'un partenaire qui se force à avoir envie de moi (la dignité, quelque chose comme ça).
Donc, je ronge mon frein. Je lui laisse de la place. Parfois, je me manifeste. Et je me fais, encore, rabrouer. Vous comprenez, il faut le laisser venir. Vous comprenez, comme il dit, « ce n'est pas à celui qui n'a pas envie de s'adapter ». Vous comprenez, je suis une déesse de patience.

Donc, il m'arrive, parfois, de lui envoyer dans sa face des piques telles que « si tu veux on peut aussi être potes, on fera tout pareil, sauf qu'on couchera avec qui on veut ». Je suis odieuse, je suis une garce, et lui, il se fâche tout fort lorsque je dis des choses de ce style. Je le comprends. Mais je me comprends aussi.

Je vais le dire clairement, quitte à me faire des ennemis, quitte à contredire Twilight et à casser le mythe de la fille qui dirait « non, mais, y a pas que le sexe dans la vie, y a aussi la personnalité, tout çaaa ». Oui, y a pas que le sexe, dans la vie. Mais, sans sexe, ma vie de couple, je n'ai pas l'impression que c'est une vie de couple. Voilà, c'est dit. Quand pendant deux semaines, je ne fais qu'aller au cinéma, manger Mc'do et parler de WOW avec mon petit-ami, sans aucun pénis en vue, ça me donne l'impression d'être avec mon meilleur pote. A mes yeux, mon partenaire est mon meilleur ami, mon pote, mon avenir, et aussi, mon amant. S'il n'est plus que mon meilleur ami et mon bon copain, si le sexe disparaît, le futur se fait également la malle... Vous voyez votre avenir avec une maison, un chien, trois enfants... en couple avec votre pote ? Non, mais moi, c'est comme ça que je le vois.

Ce n'est pas tant la pénétration et l'acte en lui-même ; Après tout, des couples n'ont pas le temps, pas la force de le faire pendant plusieurs jours, parce qu'ils ont des vies actives et pas toujours reposantes. Pour moi, l'important, c'est d'en avoir envie. Et lorsque c'est le cas de seulement l'un des deux, qu'il se force ou pas finalement, le résultat est le même : face à quelqu'un qui n'a que rarement envie de faire des folies de ton corps, tu as envie d'aller donner ton corps à quelqu'un d'autre, parce que ton boule mérite autant d'être désiré qu'un autre. Je ne glorifie pas l'infidélité, ni ne l'excuse : je comprends seulement qu'on puisse y songer.

J'avoue aussi, dans mon âme de peste, que j'ai déjà vu des amis, des connaissances féminines dire ne pas aimer le sexe. Elles avouaient elles-mêmes que ça les saoulait, que deux minutes c'était bien suffisant, et qu'elles préféraient regarder la télévision. Au delà de les imaginer, faisant la planche, et de plaindre leur copain, je me suis posée une question : est-ce ce genre de filles qui va arracher les couilles de leurs copains lorsqu'ils les trompent ? Et les connaissant, la réponse était souvent oui. Je vais me faire l'avocat du diable, mais aussi, à un moment, il ne faut pas s'étonner. On peut vivre sans, se reposer sur notre amour de l'autre, cela n'a rien d'impossible... Mais cela n'a rien d'éternel non plus. Le mec, s'il a envie de sexe, même s'il est amoureux, ce n'est pas un robot, un mutant, un être parfait doué de la plus gigantesque sagesse du monde. Et si sa copine boude au bout de deux minutes et montre son dégoût pour la besogne, peut-on, au nom de l'amour, au nom de cette sacro-sainte personnalité qui compte bien plus que nos parties intimes, lui reprocher de vouloir aller faire son animal ailleurs ? Cela ne rendra pas son acte « bon », juste un poil « désespéré », mais également, vu de mes yeux à moi, « compréhensible ». Oui.

Je m'égare, je m’étale comme du Nutella, je n'ai pas du tout l'esprit synthétique.

J'ai déjà fait quelque chose de mal. De pas très propre, vous voyez. J'en étais pas fière. J'ai parlé coquinement avec un mec, sur internet. Et chaque fois que ce mec me disait quelque chose d'excitant, de flatteur, mon ventre se serrait. J'étais contente, qu'un homme dise avoir envie de moi. J'étais tellement flattée qu'il dise être jaloux de mon copain, et ne

pas comprendre comment il pouvait passer à côté d'une fille comme moi, si jolie, si gourmande. Je rougissais à ses mots osés, mais, au fond, mon ventre était serré, encore. C'est débile, mais j'avais l'impression de parler à un bénévole. Un mec, qui par charité, se serait dévoué à faire le boulot d'un autre. A faire le boulot de mon petit-ami. Et c'est aussi à ce moment-là, que j'ai vraiment compris que je considérais ça comme le rôle de mon petit-ami. Pas d'un autre.

Un rôle qu'il ne tient pas. Plus.

Alors, pour synthétiser un peu, voilà mon avis final :

Dans un couple, si l'un des deux a moins envie que l'autre, la survie du couple sera forcément basée sur des concessions, des frustrations plus ou moins bien gérées, et des combats contre soi-même pour ne pas virer obsédé en manque qui sauterait sur un panda si celui-ci lui faisait les yeux doux. Parce que le sexe, ça compte. Et si « ce n'est pas à celui qui n'a pas envie de s'adapter », cela veut donc dire que l'effort d'adaptation ne viendra que d'un côté. Et vous pensez que si le plus obsédé des deux se voit rejeté comme un gueux maintes fois et que son partenaire lui colle sur le dos l'entière tâche d'aller s'occuper seul de calmer ses ardeurs, son adaptation sera éternellement synonyme de discrétion, de sagesse et d'amour dévoué ? (traduction : vous croyez que le plus obsédé des deux va se gêner pour faire des scénarios de partouze dans sa tête avant de dormir sans aucune once de remords ?) L'adaptation doit venir des deux côtés. L'un ne doit pas devenir un harceleur en puissance, l'autre doit savoir entretenir le petit lien entre les deux. L'un n'a pas de problème, il sait qu'il est désiré, même s'il n'a pas envie de faire des cochonneries ; l'autre, en plus d'accumuler les frustrations comme on enfile des perles, voit sa confiance en lui chuter et s'écraser, avec le temps, comme une oiseau mort au sol.

C'est tout ce que j'ai à dire. L'adaptation devrait venir des deux côtés. Parce qu'un couple, c'est être deux. C'est partager, vivre ensemble.
Et c'est le seeeeexe, aussi.
(je ne fais pas une apologie de l'infidélité, par contre, du sexe, là oui, je veux bien)

 

Si je suis trop dure, dites-le moi. Mais pas trop méchament, bouuuuh.

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Commentaires
O
C'est encore moi... et oui, j'ai vécu EXACTEMENT la meme chose que toi, et je me suis posée les mêmes questions... il était pareil, et mon dieu ça me faisait du mal...<br /> <br /> Donc moi, je suis d'accord avec ton raisonnement!
I
Je suis assez impressionnée que tu parles aussi librement de ce sujet sur ton blog, mais c'est bien intéressant, merci!<br /> <br /> Et tu as tout à fait raison, je ne vois vraiment pas pourquoi ça ne serait qu'à l'un des deux de s'adapter, parce que toi tu t'adaptes, il ne faut pas l'oublier. Et comme on dit, l'appétit vient en mangeant... Faut pas trop en demander, mais c'est normal d'en demander un peu. <br /> <br /> Et j'aime bien ta réflexion sur l'infidélité, avec les filles qui n'aiment pas le sexe... En effet, la réflexion est bien juste...
A
Olala comme je suis d'accord !<br /> <br /> Ici j'ai le même, le sexe c'est pas son truc, sauf qu'à moi si et parfois ça me pèse et je louche sur d'autre ... <br /> <br /> Des sms coquins et cie, ici il connait pas, et quand j'en envoi il répond d'une manière bidon pas du tout sexuel, nuuuul !
B
Tu as tout dit et j'approuve à 300% !!! <br /> <br /> Bravo j'aurais pas osé dire certaines choses. J'admire.<br /> <br /> Bises !
C
Je comprends que ce soit frustrant... finalement ça remet tout l'équilibre de la relation en cause.<br /> <br /> Dans mon expérience, quand l'un des deux n'en a plus envie, c'est mauvais signe. Apparement ce n'est pas le cas pour toi ?
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