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Ellie, juste Ellie.
25 octobre 2012

Pourquoi je suis très sensible comme fille ?

jeune

Quand j'étais encore dans la si sympathique période de l'adolescence (et je n'en suis sortie qu'il n'y a peu de temps, d'ailleurs), ma phrase préférée, celle qui me collait à la peau, celle qui me servait de "bonjour", c'était : "J'aime pas les gens". Je ne sais pas. J'avais vraiment l'impression de ne pas les aimer, de leur vouer une haine meurtrière et d'être incapable de les supporter sans jouer l'hypocrisie. Je ne sais pas, ça devait faire staïle dans mon crâne, de dire ça. Ca donne l'image de la fille à qui on ne la fait pas, ça donne l'image de la fille qu'est loin d'être une cruche qui ricane, ça donne l'image d'une fille que je n'étais pas forcément, en fait. Mais ça faisait staïle.

Mais, il faut bien l'admettre. J'aime les gens. Je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite, et j'ai fini par me rendre à l'évidence. Si, si, je les aime.
Je veux le bien de tout le monde. Alors qu'auparavant je souhaitais le mal des autres, et surtout de ceux qui m'en faisaient, aujourd'hui, j'ai l'impression d'être propre de toute cette haine passée. Je ne suis pas un grand lapin chamallow non plus, j'ai mon caractère, comme tout le monde, mais je suis devenue bien plus douce, bien plus tolérante, bien plus humaine. J'ai grandi.

C'est ce soir que je m'en suis rendue compte, en fait. Lorsque je suis arrivée chez moi, j'ai vu des sortes de lumières bleues clignoter sur les immeubles. Je me suis dit que c'était une voiture de police. Après tout, le commissariat s'est installé sur notre ancien parking (et nous a bouffé toutes nos places, oui...), et il n'est pas rare de voir leurs voitures sortir, les feux clignotants et la sirène qui hurle. Et, finalement, j'ai vu passer une ambulance. Pendant une brève seconde, j'ai eu très envie de pleurer.

Lorsque je vois une ambulance, j'ai toujours cette petite peur que ça soit pour quelqu'un que je connais. Et quand je sais que ce n'est pas pour quelqu'un que je connais, j'ai cette grosse tristesse de me dire que la personne qui est dedans, quelqu'un l'a connaît, quelqu'un l'aime, quelqu'un a peur pour elle. Et ça me fait beaucoup de peine. Pourtant, je ne les connais pas, ces gens. Pourtant, si ça se trouve, ce n'est rien de grave. Si ça se trouve, c'est qu'une bête cheville foulée. Mais si ça se trouve, c'est plus que ça. Et j'en viens à m'inquiéter pour des gens que je ne verrais jamais, dont je ne sais rien, et c'est là, à cet instant précis, que je l'ai su : j'aime les gens.

J'ai essayé, après cette prise de conscience, de me rappeler de tous les gens que j'aimais sans m'en rendre compte.

Cette jeune voisine, enceinte, qui a l'air très heureuse d'attendre un bébé. Je n'ai jamais discuté avec elle, mais je suis contente pour elle et son compagnon.

Ce monsieur en vélo que je croise tous les jours en voiture sur la route en allant bosser, qui grimpe la côte avec acharnement, alors qu'avec une quarantaine d'années de moins que lui, je n'aurais certainement pas la force ni l'envie d'en faire ne serait-ce que la moitié. Sa motivation, son acharnement à le faire tous les jours, à la même heure, ça me touche.

Mon papa, que je critique souvent, dont j'ai la liste des défauts bien en tête, et pour qui j'ai finalement eu extrêmement peur lorsque ma mère m'a dit, la semaine dernière, "Ton père a dû être hospitalisé". J'étais limite plus terrifiée que la mère, les larmes aux yeux, à l'harceler de questions : "c'est grave ?" "il va bien ?" "il revient quand ?" "les médecins s'occupent de lui ?" "Comment ça, ils l'ont laissé dans le couloir sans faire gaffe à lui ?". Je l'aime, mon papa.

Le petit-ami de ma cousine, qui me vanne tout le temps, qui est relou, mais pour qui j'ai été extrêmement triste lorsque j'ai su que ma cousine l'avait quitté après huit ans de vie commune. Je me suis dit que je n'allais jamais le revoir, qu'il devait se sentir seul dans leur appartement, et que peut-être il ne méritait pas tant que ça d'être quitté ; je l'aime bien, finalement, malgré tout ce que j'ai pu dire.

Ce SDF, croisé un soir de déprime, à qui j'ai donné dix euros en échange d'un dessin de lui, et que je n'oublierais certainement jamais. Je l'aimais, aussi. Tellement que je lui ai dis "merci", comme si je le remerciais d'avoir croisé ma route, alors que lui me remerciait de lui avoir permis de dormir au chaud pour la nuit.

Cette femme, à Rennes, qui m'a parlé pendant dix bonnes minutes de sa vie devant les cabines d'essayage H&M, qui m'a dit qu'elle cherchait un haut pour un mariage, que ça lui faisait bizarre d'être dans un magasin avec tant de monde, qu'elle était souvent seule, qu'elle avait besoin de discuter. Sur le coup, elle m'a soulée, et lorsque j'ai vu une cabine libre, je lui ai souri, je lui ai dit au revoir, et j'ai été soulagée de pouvoir m'enfuir. En fait, je l'aimais bien. J'aurais voulu qu'elle soit heureuse, et j'étais contente de lui avoir parlé, si ça a pu l'aider.

Cet homme, qui à la sortie de ma première journée de fac, m'a redonnée le sourire. Il voulait me vendre une carte faite par sa troupe d'acteurs, et il a fini par me demander si j'étudiais à l'université, ce que je faisais. Si j'amais ça. J'ai dit que non, mais que c'était pas grave. Je lui ai dit que je voulais être toiletteuse pour chiens, mais que ma famille trouvait ça complètement débile. Il m'a dit de faire ce que je voulais de ma vie, de ne pas me laisser faire par la volonté des autres, et qu'il était sûr que j'y arriverais. Il a aussi dit qu'avec les chiens,  je ne serais jamais déçue, et toujours aimée. Je l'aimais bien.

Et tant d'autres gens, croisés chaque jour, ou même que je ne croiserais jamais, et que j'aime quand même.

 

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Commentaires
D
Très beau et très émouvant . Je suis hypersensible aussi , moi c'est la souffrance des êtres humains ou animaux causés par la cruauté, l'ignorance et l'immense bêtise humaine qui me touche . Je suis obligée de me raisonner , de me dire que le mal existe et existera toujours et que y ajouter ma propre souffrance est inutile . Mais c'est plus fort que moi , j'ai l'impression de porter dans mes entrailles la souffrance des autres , surtout des femmes , des enfants, des vieux, des animaux , des " vulnérables" en quelque sorte .<br /> <br /> La différence, par rapport à ma jeunesse, c est qu'aujourd'hui je m'autorise à exprimer mes émotions . Si je pleure en pleine rue , et que ça dérange quelqu'un , et bien je n'en ai rien à foutre !
S
On pense tous avoir raison, d'une manière ou d'une autre, alors c'est important de prendre de la distance et de se demander pourquoi une personne agit de telle ou telle manière... Et puis la haine n'apporte que la haine, alors pourquoi se priver d'un peu d'amour ?<br /> <br /> Bravo pour ton article, j'espère qu'il mettra du baume dans le cœur de chacun !
K
Pourquoi es-tu une fille très sensible... à te lire, je te répondrai que c'est parce que tu as un coeur, tu es attentionnée envers les autres, que tu es comme tu es et qu'en aucun cas tu ne dois changer parce que tu m'as l'air d'une fille géniale qu'un jour, j'adorerai te rencontrer. Bises
L
En fait je crois que ces filles ont juste besoin d'un peu de temps pour se rendre compte de leurs propres tords. Pour l'instant je suis la méchante toute noire et elles les gentilles toutes blanches. Elles n'ont pas de tonalités de gris. J'ose espérer qu'un jour elles verront les choses comme elles sont : une fille, moi, qui peut-être un jour est allée trop loin dans le récit alors qu'elle ne prenait qu'un exemple pour expliquer ce qu'elle voulait dire, qui s'est excusé par commentaire, par article, et plus ou moins dans la vraie vie en reconnaissant qu'elle était allée trop loin dans la prise d'exemple, dans le récit ; et deux filles, elles, qui voient le mal dans chaque article alors qu'elles ne sont pas cité. L'une d'elles s'imagine que l'article sur les idoles je l'ai écris sur elle, mais c'est faux, j'y pense depuis que le prof d'espagnol nous a donné le document, plusieurs jours avant que je sache qu'elle n'était pas juste fan mais "groupie". Je crois que dans leurs têtes, du moins pour le moment, elles ne peuvent pas comprendre qu'elles sont saoulante et qu'elles font plus ou moins le mal puisque dans leurs têtes elles sont parfaitement gentille, le drap blanc immaculés et souillé de sang par la méchante Faucheuse. Mais j'ose espérer qu'un jour elles verront la réalité en face. Quoi que l'une d'elle a déjà accepté le fait qu'elle avait été une grosse gamine dans un de ses commentaires (non sans l'avis de son copain avant de venir s'excuser, mais ça c'est un autre sujet). Alors je pense, j'ose penser, qu'en étant gentille, en ne provocant pas comme l'exemple que j'ai donné dans un de mes commentaires (et p*t**n j'en ai eu des tas de ce genre de phrases que je n'ai pas écrite alors que, sans réfléchir, je les aurais mises), en essayant de comprendre pourquoi elles voient le mal, en restant calme, les choses vont se tasser... Pourtant j'ai un avantage, il me serait facile de changer de blog. Mais je veux pas utiliser cet avantage, les Américains ils ont pas changé de pays après l'attentat du 11 Septembre, alors moi je reste aussi, alors comme je ne veux pas de cet avantage il se retourne contre moi en quelques sortes... Je suis une proie facile, je ne fuis pas, je reste là, comme tétanisée alors que la réalité est toute autre. Finalement je crois que tout les humains sont plus ou moins pareil : la proie est à terre, profitons-en ! Peut-être qu'elles ne s'en rendent pas compte parce que cela vient de l'instinct le plus primitif de l'Homme, ou alors peut-être que je m'invente ça pour qu'elles deviennent les méchantes et moi la victime... je sais pas en fait... Mais j'espère que je suis de bonne foi... Enfin bref.<br /> <br /> Donc à ta question de est-ce que ça me dérange que ces filles m'épient je dirais oui parce qu'elles n'ont pas la tête au clair, au calme, elles ne sont ni lucides ni réfléchie et à peine de bonne foi ; mais je répondrai aussi non parce qu'après tout j'assume ce que j'ai écris, quand je l'ai écris je le pensais et je ne vois pas pourquoi je devrais avoir honte de ce que je pense... Après tout... ces filles ont peut-être, c'est possible, un blog que je ne connais pas, ou une page FB, où elles se lâchent... mais je ne la connais pas, elles préfèrent, si elles ont ça, le faire dans mon dos. Elles disent que moi j'écris dans leur dos, mais plus vraiment... alors que si elles elles ont effectivement blog et/ou page FB pour se lâcher elles le font vraiment dans mon dos, et même si c'est une pensée un peu paranoïaque je ne crois pas qu'elle soit complètement à exclure des possibilité... Et ça me fait un peu sourire d'imaginer qu'elles m'accusent de quelque chose qu'elles font... Un peu comme ma soeur qui me dit que je me force à rire parce qu'elle doit être frustrée que des gens autour d'elle arrête pas de lui dire qu'elle se force à rire... En tout cas j'espère qu'elles se lâchent effectivement à un endroit parce que si oui et que je le découvre je vais pas les louper... mais en gentillesse, forcément... pour leur montrer que je suis plus raisonnable qu'elles... et d'un autre côté j'espère pour elles que je me trompe, je suis sûre que ça ne leur fera pas plaisir de se retrouver dans le rôle de la proie... Enfin bref, désolée d'avoir trop écrit... ça mériterait presque un article mais finalement je vais laisser leur petit coeur et leur petit cerveau se reposer et je ne vais pas provoquer, parce que pour la première fois de ma vie dans ce genre de situation : je suis raisonnable ^^'
L
"Je pense qu'elle n'a manqué de respect à personne dans son article, et à partir de là, que tu t'en foutes ou pas, elle peut donner son avis. Son avis est d'ailleurs neutre et pas du tout agressif, contrairement à ton commentaire. Et si son blog (honnête sans jamais agresser personne) est inutile, ton commentaire l'est aussi. (désolée de mettre un commentaire pour ça, mais ça m'énerve les gens qui lisent un article, en retire tout le mauvais et viennent te cracher à la figure comme si tu avais commis un meurtre...) "<br /> <br /> ________<br /> <br /> <br /> <br /> Merci, c'est gentil d'avoir dis ça :) Je pense que si elle l'a mal vu c'est que maintenant que j'ai "critiqué" des gens qu'elle connait dans un article (dont ce n'était pas du tout le but) ben elle voit la critique envers les gens partout... Comme là par exemple je viens de recevoir un commentaire (que j'ai validé (je suis trop bonne xD)) où la "fameuse" D se sentait plus ou moins visé par l'article où je me pose des questions sur les gens qui s'embrassent tout le temps... Et après elle veut que j'arrête la provocation, mais que fait-elle, elle ?
Ellie, juste Ellie.
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