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Ellie, juste Ellie.
28 juillet 2013

Pourquoi j'y crois ?

Avant, j'étais Ellie. Maintenant, vous pouvez m'appeler Manon.

J'ai toujours été moi-même sur ce blog. Parfois trop au goût de certains. Moi-même, avant, c'était une jeune fille paumée, blessée, un peu bancale sur ses pattes, qui passait la moitié de son temps à se plaindre, à aller mal, et l'autre à se convaincre que tout allait bien, qu'elle était forte, alors que point du tout. Un cocktail un peu dangereux, vous me direz. Plus je tentais de me persuader que je me sentais bien, que j'étais robuste, moins je l'étais. Quand j'ai joué la forte après ma rupture-premier-amour, dans les coulisses je chialais tous les soirs et je maudissais sa nouvelle copine même plusieurs mois après. J'étais rancune, j'étais colère, j'étais gamine, j'étais trop de choses négatives et ça a bien failli avoir raison de moi.


Mais, rien n'est jamais perdu. Je vais mieux. Je ne vais pas bien comme j'ai essayé de le faire croire il y a plusieurs mois après la rupture. Je veux dire, je vais vraiment "bien". Et je suis tellement heureuse d'aller bien que certains pensent que je me cache juste derrière un prétendu bonheur pour cacher qu'en fait, cela ne va pas du tout. Comme si je n'avais pas le droit, un jour, d'être meilleure. Mais si, j'ai le droit. Et je pense que c'était le moment. Cela fait déjà, disons, trois mois, et je n'ai pas rechuté. J'ai quelques moments de nervosité, de malaise, comme tous les humains, mais je ne me vois plus vous dire que je suis dépressive... Je crois que malgré mon psychiatre qui me double la dose de médicaments lorsque j'arrive en disant "je vais mieux" (n'y cherchez aucune logique), je ne suis plus dépressive. Je ne suis plus cette petite mouche qui se noyait en battant des pattes et qui ne s'en sortait pas, mais qui fermait les yeux. J'ai affronté qui j'étais, j'ai admis mes erreurs, celles des autres, et en me pardonnant certaines choses, j'ai pu évoluer et ne plus être la gamine que j'étais avant. Par la même occasion, en me pardonnant, j'ai réussi à pardonner des gens que je pensais hair jusqu'à ma mort.


Mon ex. Mon père. La vie.

Je suis en paix. En tout cas, plus qu'avant. Je ne m'enferme plus dans une coquille. Depuis quand s'enfermer aide à se libérer ? Je suis libre, maintenant. J'ai mes amis, ma famille, j'ai un avenir en lequel j'ai envie de croire, j'ai moi et mes progrès...


Dans la rue, je souris aux gens. Lorsqu'un homme m'arrête pour me dire que je suis belle, je le regarde dans les yeux et je le remercie, je ne bougonne plus dans ma barbe en baissant les yeux. D'ailleurs, je ne baisse plus les yeux. Je préfère regarder autour de moi. Je paraîs peut-être froide, la fille qui se veut "parfaite"... Peut-être. En fait, j'ai toujours un peu peur que tout ça ne s'effondre, que ce bien-être n'ait été qu'une illusion. Je me suis trop pétée le cul pour ça. Je me protège, et en même temps je m'ouvre aux autres plus que jamais... C'est paradoxal. Je ne trouve pas trop les mots.

Et au contraire, si quelqu'un m'énerve, ou m'importune, je ne bougonne plus dans ma barbe en baissant les yeux (je radote), je dis non merci, au revoir. Merde, ça fait du bien de parler, de pouvoir s'exprimer sans peur. Avant, j'avais un caractère bien merdique et j'étais faible. Maintenant, j'ai du caractère mais il est beaucoup moins désagréable, et je ne suis plus faible. C'est un beau renversement. Enfin je crois !

Quoi dire d'autre ?

J'ai recommencé à écrire mon roman. Comme quoi, je ne suis pas une incapable.

J'ai eu mon CAP petite enfance, avec des très bonnes notes.

Je continue mon régime, et je me sens bien mieux dans ma peau. Je compte continuer bien sûr, mais le plus dur est déjà fait : m'accepter comme je suis.

J'adopte une alimentation nouvelle. Je pense devenir végétarienne, avec le temps. J'ai longtemps été victime de mes addictions. Je ne pouvais pas me passer de ma viande de boeuf, de mon saucisson, des chips, des plats préparés, du mcdo... Je m'encrassais de l'intérieur avec toutes ces cochonneries, autant moralement que physiquement. Et maintenant, peut-être est-ce l'été, peut-être est-ce mon changement, mais j'ai envie que ça change. Je veux une alimentation plus proche de la nature, une nature que je ne tuerais pas, disons... Des fruits, des légumes, des féculents parce que faut pas trop déconner quand même... J'en mange énormément en ce moment, je fais mon marché toutes les semaines, délaissant complètement les étalages de viande. Et je me sens bien. Comme "plus propre". Je ne dis pas que tout le monde devrait se nourir comme ça, non non ! Je dis que c'est de cette manière que je me sens le mieux, le plus "moi", et je suis bien contente d'avoir trouvé ma voie "alimentaire". Je ne suis pas encore arrivée au bout, il est dur de se défaire des habitudes, de se débarrasser de ces foutues addictions à toutes ces bêtises industrielles. Je suis la première à le dire : oui, c'est mauvais pour la santé et on le sait, mais bon dieu, c'est pas évident de tout lâcher d'un coup. J'y vais petit à petit, je ne veux pas trop me bousculer, mais bon voilà, un jour j'y arriverai complètement et j'en serais fière. Je suis déjà pas peu fière de préfèrer un bol de fraises à un croissant, et de faire passer mon affection pour les animaux avant mon ancien plaisir culinaire.

Dans tout ça, j'ai parfois l'impression d'être complètement une autre Manon. Je m'en veux même d'être comme ça, d'avoir évolué si vite. Comme si je n'avais pas le droit, comme si c'était trop rapide et que je n'avais pas réussi à m'adapter à la vitesse extérieure. C'est un peu bizarre comme sentiment. J'ai reproché à mon ex d'aller bien, après notre rupture... Mais finalement, qui sommes-nous pour juger les autres et leur manière de supporter la vie ? La vie est belle, compliquée, sans doute est-ce parce qu'elle est compliquée qu'elle est si belle, mais c'est clair que ce n'est pas en se roulant les pouces qu'on peut avancer et bien cohabiter avec elle. Alors, laissons les autres faire leur chemin, on leur tient la main si on veut, mais on ne crache pas sur leur route. Bon, à la limite, si votre cousin décide de devenir serial-killer, vous avez une carte joker, mais dans la mesure du raisonnable, on vit comme on le souhaite. Car la vie, c'est déjà pas simple, alors n'empirons pas les choses inutilement.

J'ai peur, aussi. Peur que ça ne soit pas moi qui ait réussi tout ça, peur que ça ne soit que mes médicaments qui fassent effet, et que toutes ces bonnes choses s'arrêtent en même temps que mon traitement. J'aimerais pouvoir être fière de moi et non d'une boîte de pilules. A qui le dois-je ? A beaucoup de choses, je pense.

A ce que j'ai vécu jusque maintenant. A une certaine force. A une amie, qui m'a baladée le samedi soir quand ça n'allait pas, et qui ne m'a pas lâchée. A mon premier amour, qui m'a beaucoup appris. A mon second amour, qui m'a marquée à jamais. A ma mère, qui a toujours été une super-maman. A mon psy, mes médicaments. A mes efforts. Au temps qui a passé. A cette Manon adulte, qui s'est enfin manifestée. A ce monde, que j'ai appris à apprécier.

Bref.

Je suis niaise, quand je m'y mets. Comme quoi je ne suis toujours pas dépourvue de défauts, hein ! Qui l'est, de toute manière ? Personne, je pense. Et à partir du moment où on accepte ça, et qu'on ne fait pas que le tolérer et le subir, il est plus facile d'avancer.

Je ne sais pas si cela est mon dernier article ou juste le premier d'une nouvelle série, mais en tout cas, je vous fais tous de gros bisous. Profitez bien de la vie, surtout ! ;)

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Commentaires
I
c'est un très bel article, plein de sincérité, j'ai beaucoup aimé te lire, surtout de voir que tu vas mieux.<br /> <br /> c'est marrant ce que tu dis sur le fait de te sentir "propre" depuis que tu manges moins de viande. C'est exactement ce que j'ai ressenti quand je suis devenue végétarienne ;)
M
Oh p'tite choupette (ça y est, pendant que t'étais pas là je suis devenue gâteuse xD) ça me fait plaisir de te lire, vraiment ! :) Et j'espère que tu auras envie de rester, hein, repars pas ^^'<br /> <br /> <br /> <br /> La première phrase de ton article est très représentative en fait, c'est intéressant psychologiquement, mais bon, c'est pas mon métier alors je vais pas entrer dans une psychologie de comptoir ! ^^'<br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas si tu te sens mieux c'est très bien et je ne peux pas que tu doives être fière d'une boîte de médicaments mais de toi ! :D
A
les médicaments ne sont qu'une aide, tout ce que tu fais n'est uniquement du qu'à toi même, rassure toi, et pour combattre une dépression il faut de la force qi tu as réussi à aller mieux c'est que tu es forte, sois en sure
P
Dis donc c'est l'ascenseur émotionnel en permanence avec toi. Je viens, je pars, je reviens... En tout cas contente de voir que tu es sur la bonne voie :-)
A
on évolue et lorsque c'est dans le bon sens, quand on se sent mieux, c'est super appréciable.<br /> <br /> Ca fait du bien de raconter son parcours, ça donne de l'espoir aux autres !
Ellie, juste Ellie.
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